[... ] C'est certes la même campagne. La même maison rustique de mes parents: la salle même où les dessus de porte sont des bergeries roussies, avec des armes et des lions. Au dîner, il y a un salon, avec des bougies et des vins et des boiseries rustiques. La table à manger est très-grande. Les servantes! Tout blanc de rimbaud video. Elles étaient plusieurs, autant que je m'en suis souvenu. - Il y avait là un de mes jeunes amis anciens, prêtre et vêtu en prêtre, maintenant: c'était pour être plus libre. Je me souviens de sa chambre de pourpre, à vitres de papier jaune: et ses livres, cachés, qui avaient trempé dans l'océan! Moi j'étais abandonné, dans cette maison de campagne sans fin: lisant dans la cuisine, séchant la boue de mes habits devant les hôtes, aux conversations du salon: ému jusqu'à la mort par le murmure du lait du matin et de la nuit du siècle dernier » ( « Les Déserts de l'amour », vers 1871). Fuir, vite! Si « la mother » attend que ses fils l'aident aux travaux de la ferme, elle n'hésite pas à leur payer des études dans une Institution privée avant de les inscrire, faute de moyens, au collège de Charleville.

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Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs: Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais. Dans les clapotements furieux des marées Moi l'autre hiver plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. Tout blanc de rimbaud 2. La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots! Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend; Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour!

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Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants: Je sais le soir, L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir! J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très-antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets! J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs! J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs! Arthur Rimbaud (1854 - 1891) - Le garnement sublime - Herodote.net. J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux! J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan!

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J'ai vu des archipels sidéraux! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur: - Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur? - Mais, vrai, j'ai trop pleuré! Les Aubes sont navrantes. Tout blanc de rimbaud francais. Toute lune est atroce et tout soleil amer: L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate! ô que j'aille à la mer! Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai. Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

Avec je ne sais quoi fièrement poussé, ou mauvaisement, de fille du peuple, j'ajoute, de son état blanchisseuse, à cause de vastes mains, par la transition du chaud au froid rougies d'engelures. Lesquelles eussent indiqué des métiers plus terribles, appartenant à un garçon. J'appris qu'elles avaient autographié de beaux vers, non publiés: la bouche, au pli boudeur et narquois n'en récita aucun » ( Médaillons et portraits, 1896). « Venez, chère grande âme... » Pour le tout jeune adolescent, c'est le temps de l'engagement: il conspue l'armée, la bourgeoisie et le « patrouillotisme », préférant apporter son soutien aux Communards qui se battent alors à Paris. A-t-il lui-même participé au soulèvement? Florilège de poèmes d'Arthur Rimbaud. Rien n'est moins sûr, mais on n'a aucun doute sur sa seconde fugue, quelques semaines à peine après la première. Direction Charleroi où le directeur du journal le renvoie à ses chères études, puis Bruxelles et Douai où on le retrouve entre deux gendarmes envoyés par « Mother ». Qu'importe! En février 1871, il reprend le train pour Paris, bien décidé à faire publier sa poésie.