« Je suis un Dieu jaloux ». Cette déclaration, stupéfiante, voire choquante, de Dieu lui-même (Ex 20, 5) retentit pourtant dans une des scènes les plus solennelles de l'Ancien Testament, la théophanie du Sinaï, où fut conclue l'alliance entre Dieu et Israël. Plus précisément, dans la proclamation du décalogue, base légale de cette alliance, elle fonde d'une certaine manière le premier commandement dont on sait l'importance centrale pour la foi d'Israël et des chrétiens. Quelques chapitres plus loin, lors du renouvellement de l'alliance après la trahison du veau d'or (Ex 34, 14), Dieu va jusqu'à déclarer: « Le nom de Yhwh est "jaloux"... ». Il insiste: «.. est un Dieu jaloux » (Dt 34, 14). On a là une sorte de définition divine. Car je suis un dieu jaloux. Impossible de passer par pertes et profits de telles proclamations qui appellent pour le moins une élucidation. On y soupçonne déjà que la signification ne recouvre pas exactement le sens habituel de « jaloux » et « jalousie » quand nous parlons de personnes humaines.

  1. Je suis un Dieu jaloux

Je Suis Un Dieu Jaloux

Pour revenir à la première définition, il est tout à fait naturel, par exemple, qu'un conjoint trompé éprouve un sentiment de jalousie. Le contraire serait un signe d'indifférence. Cependant il arrive que la jalousie soit totalement injustifiée, et prenne des proportions absolument dévastatrices. Sa source se trouve alors souvent dans un sentiment d'infériorité, entraînant une mauvaise image de soi. Et cela demande un travail de guérison intérieure que je ne puis aborder dans ce court article. Je suis un Dieu jaloux. (Rediffusion TL – La jalousie de Dieu - 919) Vous avez aimé? Partagez autour de vous!

Il s'agit, pour Dieu, de nous faire comprendre quelque chose de son mystère en partant de notre expérience humaine. Saint Augustin remarque: « Sans jalousie, pas d'amour », même si « la jalousie de Dieu n'est pas ce tourment du cœur dont le mari est torturé pour sa femme et la femme pour son mari, mais une justice parfaitement paisible et pure ». Dieu est un Dieu jaloux, qui veut nous préserver de l'idolâtrie, c'est-à-dire qu'il veille à ce que nous n'égarions pas notre cœur en nous attachant à des biens inférieurs qui prendraient la place de Dieu et nous rendraient malheureux. Je suis un dieu jaloux qui punit. Petit châtiment, immense miséricorde Dieu est donc jaloux, et c'est bien ainsi. C'est la preuve qu'il nous aime vraiment. Mais pourquoi faut-il qu'il punisse les fils pour les fautes des pères, jusqu'à la quatrième génération? C'est à la fois totalement injuste et contradictoire avec l'enseignement des prophètes Ézéchiel et Jérémie, qui affirment sans ambiguïté que personne n'est châtié par Dieu sans que sa responsabilité personnelle soit engagée.