Sa voix de basse permet de hisser l'acte II à de beaux sommets. Qu'ils s'agisse de l'égoïste Faninal de Martin Gantner, du chanteur italien de Francesco Demuro ( remplaçant Fabio Sartori initialement prévu) aux accents bien latins ou encore du Valzacchi de Dietmar Kerschbaum, les seconds rôles sont bien servis. Après les éblouissants Maîtres Chanteurs, Philippe Jordan offre une nouvelle fois à Bastille de l'or sur un plateau d'argent. Dès l'ouverture, sa baguette conduit l'Orchestre national de Paris à un haut niveau. L'effervescence viennoise se répand en fines bulles, la clarté prend le pas sur la masse orchestrale straussienne, les cordes se gonflent et les cuivres sont bien tenus. Le chevalier à la rose bastille. Le Chevalier à la rose, mise en scène de Herbert Wernicke, direction musicale de Philippe Jordan, jusqu'au 31 mai à l'Opéra Bastille. Achetez vos billets sur Ôlyrix (à partir de 205 €). Vous avez vu la production? Ecrivez votre critique sur Ôlyrix!

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La cougar envoie son chéri Octavian présenter à Sophie son futur époux, le barbon, au moyen d'une rose en argent. (On savait vivre, en c'temps-là! ). Ce qui devait arriver arrive: Octavian veut se la garder pour lui, le Barbon en sera pour ses frais, et la Maréchale n'aura plus qu'à donner sa bénédiction au petit couple qui va débuter dans la vie. (On l'aura compris, c'est quand même une cougar au grand coeur... ) Plus sérieusement, les quatre interprètes de ces personnages sont tous excellentissimes. Commençons par les filles. Michaëla Kaune, soprano, campe une Maréchale altière, passionnée et au final très humaine. Comme dirait ma nièce, elle a assuré grave. Le chevalier à la rose bastille opera. Elle a la lourde tâche de débuter la partition chantée. Daniela Sindram, mezzo-soprano, incarne Octavian. C'est en effet un rôle masculin qui doit être interptété par une mezzo. Et quelle mezzo! C'est elle qui m'a le plus enchanté... Sa voix, tour à tour puissante, suave, claire, rauque, m'a plusieurs fois donné la chair de poule.

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L'angoisse du temps qui passe nous arrive en pleine figure et nous rend les mains moites. Face à elle, l'Octavian de Daniela Sindram délaisse progressivement une virilité visant à séduire son aînée pour épouser le corps d'un jeune homme galvanisé par un amour virginal. Erin Morley ( voir son interview à Ôlyrix) constitue une Sophie idéale. Ses aigus accompagnent son allemand impeccable, tandis que son jeu d'actrice est jubilatoire. Touchée par la grâce, un point rebelle, sa Sophie est de caractère. Une jeune femme libre. Le chevalier à la rose bastille 1. Le final de l'acte III est sublime et l'on sent dans l'auditoire la parfaite alchimie qui s'émulsionne entre la fosse et le timbre symbiotique de ses trois belles interprètes. Pièce maîtresse de cette comédie en musique, le Baron Ochs de Peter Rose s'avère épatant. Sans faire de l'excès de zèle, il fait ostensiblement traîner ici et là ses mains baladeuses et ses yeux voraces. Dans ce portrait de l'homme libidineux et trop hédoniste, son Baron en est presque attachant.

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Une coproduction de l'Opéra de Lyon et du Teatro Real de Madrid. * Tannhaüser du 11 au 30 octobre. Réservations sur le site de l'Opéra de Lyon.

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Sur scène, les tremblements des miroirs, les reflets des silhouettes que découpe le faisceau des projecteurs, sont bien plus que des aléas: ils deviennent les indices de la fragilité d'un monde condamné à s'enfoncer dans les ténèbres de l'oubli. Badinerie et nostalgie: la mise en scène parvient tout à fait à réconcilier les deux climats qui cohabitent dans le livret de Hofmannsthal. Avant de se sublimer dans la farce puis dans le dénouement du dernier acte, ils sont chacun symbolisés par deux grandes scènes, qui apparaissent comme les sommets de la représentation. Le Chevalier à la rose fait succomber Bastille - Actualités - Ôlyrix. La fin de l'acte I, d'abord, où la Maréchale entrevoit son destin et se résigne déjà, intérieurement, à renoncer à l'amour. Michaela Kaune y est splendide, et le rôle semble fait pour elle: sa voix n'a pas l'assurance, la rondeur ou la plénitude d'une voix de soprano de vingt ans, mais c'est justement dans ces imperfections qu'elle émeut. Assise à l'écart, perdue dans une rêverie aux accents presque religieux, elle devient véritablement héroïque.

Aboutissement d'une pensée dramaturgique sans concession aux traditions, ses décors vertigineux sont d'abord et surtout une formidable machine théâtrale, où l'illusion se donne pour telle à travers les jeux de miroirs infinis d'une Vienne au crépuscule, dont les reflets rococo ne sont dès lors qu'un leurre, un masque que chacun des personnages arbore avec suffisance, naïveté ou coquetterie – la Maréchale se regarderait-elle encore dans la glace si elle n'y voyait que l'empreinte du temps qui passe? Après onze ans d'absence, Anja Harteros fait son retour à l'Opéra de Paris dans l'un des plus beaux rôles du répertoire, sous la baguette de Philippe Jordan.